Abeilles
Usage de semence de maïs traitée au Gaucho possible jusqu'au 30 juin
par AFPil y a 21 ans2 min de lecture
PARIS, 10 juin 2004 (AFP) - Les utilisateurs de semences de maïs traitées au Gaucho, suspendu le 25 mai, peuvent écouler leurs stocks jusqu'au 30 juin, selon un avis paru au Journal officiel du 2 juin jugé jeudi "inadmissible" par les apiculteurs qui accusent cet insecticide de décimer les abeilles.
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L'utilisation de l'insecticide produit par le chimiste allemand Bayer, déjà suspendue pour le traitement des semences de tournesol, avait été suspendue pour le maïs le 25 mai.
Dans un avis publié au JO du 2 juin, le ministère de l'Agriculture précise toutefois qu'un "délai d'écoulement des stocks de semences traitées est accordé jusqu'au 30 juin à l'utilisation".
Le ministère avait pris une décision similaire concernant un autre insecticide, le Régent TS, dont la commercialisation avait été suspendue le 23 février. Il avait autorisé l'écoulement des stocks de semences déjà enrobées de l'insecticide jusqu'au 31 mai.
Cette décision a été jugée "inadmissible" jeudi par l'Union nationale de l'apiculture française (UNAF) qui a estimé dans un communiqué qu'elle faisait perdurer "la cause de l'empoisonnement des abeilles en France".
Au moment de la suspension, l'Association générale des producteurs de maïs (AGPM) avait pour sa part estimé que la suspension du produit était "infondée" puisqu'"aucune preuve scientifique n'est apportée quant à la responsabilité du maïs traité au Gaucho sur la mortalité des abeilles".
L'UNAF a également dénoncé jeudi "l'absence de réactivité" de la juge chargée de l'enquête pénale sur l'insecticide Gaucho, qui n'accomplirait selon l'UNAF "aucun acte" permettant de stopper l'"hécatombe des abeilles".
Le Gaucho fait l'objet d'une instruction ouverte contre X au pôle financier de Paris en août 2001 et visant notamment à déterminer si Bayer a commis le délit de "tromperie sur la qualité de la marchandise".
Aucune poursuite n'a été engagée et Bayer a uniquement le statut de "témoin assisté", un statut intermédiaire entre celui de simple témoin et de mis en examen.
Les apiculteurs "attendent désormais que les mesures conservatoires urgentes soient prises, que les responsabilités pénales soient désignées et que les responsables soient déférés devant le tribunal correctionnel", poursuit le communiqué.
Selon une source proche du dossier, deux expertises menées dans le cadre de cette enquête ont été récemment retournées à la juge et une troisième est en cours.